CSO : Le saut d’obstacles 

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Le concours de saut d’obstacles — ou jumping en anglais — est aujourd’hui la discipline des sports équestres la plus pratiquée. Incontestablement, discipline emblématique des sports équestres, le concours de saut d’obstacles (CSO) devrait connaître encore de belles heures au XXIe siècle, en s’imposant comme un sport authentique et très spectaculaire. A l’instar des autres disciplines équestres de compétition, dont les plus connues sont le dressage, le concours complet d’équitation, l’attelage et l’endurance, le saut d’obstacles est régi et réglementé de nos jours, sur le plan international, par la Fédération Équestre Internationale. En France, c’est la Fédération Française d’Equitation (F.F.E.) qui veille, depuis 1921, sur les sports équestres et les disciplines de compétition.

saut d'obstacle

Chaque année, des règlements officiels sont édictés et fixent les conditions dans lesquelles doivent se dérouler les compétitions officielles de saut d’obstacles (CSO). Il convient de s’y rapporter afin de connaître précisé’ ment les catégories de concours de saut d’obstacles (C.S.O.), le type des épreuves, le barème des pénalités, les conditions de classement, les différentes sortes d’obstacles autorisés, mais aussi les sanctions disciplinaires.

Les premiers concours de sauts d’obstacles furent organisés en Irlande par la Dublin Horse Society en 1864, et encore s’agissait-il uniquement d’épreuves de saut en hauteur (high leap) et de saut en largeur (wide leap). En France, les premières véritables épreuves de concours hippique eurent lieu vers 1866 à Paris, sur l’initiative de la Société Hippique Française (S.H.F.) que présidait le marquis de Momay. Puis, à partir de 1872, des concours hippiques se déroulèrent en province: à Bordeaux, Nantes, Nancy et Lille. Mais il fallut attendre 1901 pour que le premier événement équestre de saut d’obstacles (CSO) ait lieu à Paris, au Grand Palais, tout près des Champs-Elysées.

Très simplement, il existe des compétitions nationales officielles de saut d’obstacles (CSO) et des compétitions internationales avec poneys ou chevaux dans les catégories suivantes: enfant de 12 à 14 ans, jeunes cavaliers de 18 à 21 ans, et pour les seniors.

Photo : Deuxième cavalier français à s’imposer dans un Championnat du monde, Eric Navet a maîtrisé, avec science et technique, la finale à 4 cavaliers par échange de chevaux à Stockholm en 1990, bien aidé par Quito de Baussy, jeune en expérience mais doté d’une grande générosité. Notons que lors des mondiaux, la France a réalisé une performance historique puisque Hubert Bourdy avec Morgat (E.N.E.) est 3‘ en individuel et que l’équipe de France, avec comme autres coéquipiers Roger-Yves Bost et Pierre Durand, est championne du monde. (Optipress, F. Chehu)

Le saut d’obstacles (CSO) : discipline olympique depuis 1921

Le concours de saut d’obstacles (CSO) a l’avantage d’être l’une des trois disciplines équestres présentes dans le programme officiel des Jeux olympiques, avec le dressage et le concours complet d’équitation. À chaque fois, un classement par équipe et en individuel, sur deux épreuves distinctes, donne lieu à l’attribution de médailles.

Le concours de saut d’obstacles (CSO) apparut pour la première fois au programme des Jeux olympiques en 1912 à Stockholm où un français s’illustra en remportant le concours individuel: il s’agissait du capitaine Jean Cariou.

Depuis, la tradition veut que ce soit l’épreuve individuelle de saut d’obstacles (CSO) qui clôture chaque olympiade. Malheureusement depuis Séoul en 1988, cette compétition qui se déroulait jusqu’alors dans le stade olympique, contribuant ainsi à rendre encore plus populaire cette discipline et l’équitation en général, est depuis présentée sur des terrains annexes.

Des Championnats nationaux sont programmés annuellement dans tous les pays disposant d’une instance fédérale nationale rattachée à la Fédération Equestre Internationale.

Au rang des rendez-vous internationaux majeurs, nous trouvons la Coupe du monde indoor disputée tous les ans, des Championnats continentaux (Européen, Panaméricain, Panarabe, Asiatique) qui ont lieu tous les deux ans et des Championnats du monde organisés tous les quatre ans, en alternance avec les Jeux olympiques. Toujours au niveau international, des compétitions par équipes se disputent chaque année dans les concours de saut d’obstacles (CSO) officiels (C.S.I.O.). Elles donnent lieu à un classement mondial par nation dénommé Nations Trophy.

Depuis sa création en 1965 la France a remporté 7 fois ce trophée très convoité (en 1980, 1987, 1988, 1990, 1992, 1995 et 1999). Notre équipe nationale a aussi été une fois championne olympique en 1976 à Montréal, deux fois championne du monde à Dublin en 1982 et à Stockholm en 1990.

A titre individuel, depuis la Seconde Guerre mondiale, quatre cavaliers se sont illustrés en accédant au rang de champions olympiques: Pierre Jonquères d’Oriola, à deux reprises en 1952 à Helsinki avec Ali Baba et en 1964 à Tokyo avec Lutteur B et Pierre Durand à Séoul, avec Jappeloup en 1988. La France peut aussi s’enorgueillir de deux champions du monde: toujours Pierre Jonquères d’Oriola en 1966 à Buenos Aires avec Pomone B et Éric Navet à Stockholm en 1990 avec Quito de Baussy, de trois champions d’Europe: Pierre Durand à Saint-Gall en 1987 avec son fidèle Jappeloup, Eric Navet à La Baule en 1991, de nouveau avec Quito de Baussy, et la première cavalière à avoir remporté ce titre : Alexandra Ledermann avec Rochet M. en 1999 à Hickstead.

Le saut d’obstacles (CSO) : des parcours et techniques équestres en constante évolution

Les parcours sont en général composés d’une dizaine d’obstacles libres et mobiles, sur un terrain n’excédant guère 200 mètres par 150 mètres pour le plus grand et le plus illustre, celui d’Aix-la-Chapelle en Allemagne. On distingue les concours en extérieur (outdoor) et en intérieur (indoor).

Il existe toutes sortes d’épreuves dont la plupart trou- vent leur place dans les trois catégories principales : les épreuves de vitesse dont la plus caractéristique est le parcours de chasse, les épreuves de puissance, tradb tionnellement avec un mur et les épreuves classiques avec le barrage au chronomètre qui est le barème del’épreuve phare de chaque compétition de saut d’obstacles, c’est-à-dire le Grand Prix.

Toutefois, dans toutes ces épreuves et où qu’elles se déroulent – en extérieur sur un terrain d’herbe ou de sable et à l’intérieur sur un terrain généralement de sable ou de copeaux de bois – les obstacles à franchir sont de deux genres. Nous trouvons les larges – oxer, spa ou tout obstacle construit sur deux plans au moins – et les verticaux – stationata, barrière, mur, édifiés sur un seul plan. Des obstacles naturels, gués, rivières, talus, buttes, fossés parsèment certains parcours et se retrouvent fréquemment dans des épreuves telles que les derbys ou les parcours de chasse.

La physionomie des parcours a beaucoup changé depuis les débuts du concours hippique. De conceptions très naturelles, les difficultés des parcours sont devenues – grâce à l’imagination des chefs de piste – de plus en plus sophistiquées avec une architecture, des couleurs d’obstacles très recherchées, des dessins de parcours originaux et des successions d’obstacles plus rapprochées, à des distances quasi imposées, fixant un nombre précis de foulées du cheval et surtout des temps impartis pour réaliser les parcours, calculés au plus court. Une constante s’impose toutefois dans pratiquement tous les parcours, les combinaisons à une ou deux foulées appelées double, triple, voire quadruple, en fonction du nombre d’obstacles à sauter.

Comment progresser en saut d’obstacles (CSO) ?

Pour déjouer tous les pièges des parcours d’obstacles contemporains et notamment pour respecter l’obligation de les exécuter toujours plus rapidement, tendance qui devrait encore s’accentuer, il faut, pour ne pas commettre d’erreur et parvenir à l’objectif du parcours sans faute, une entente parfaite entre le cavalier et son cheval, basée sur un solide dressage et une réelle complicité.

Dans cette discipline pourtant individuelle, la notion de couple “cheval-cavalier” prévaut. La grande technicité des parcours exige aussi, de la part du cavalier, tact équestre, précision et solidité mentale. Parmi les qua- lités requises pour un bon cheval de C.S.O., les plus déterminantes sont une bonne réceptivité au travail, une détente énergique, une grande force de propulsion et un respect naturel de l’obstacle.

La finalité de toute compétition, c’est la victoire. Mais cette volonté de vouloir triompher de l’adversité en sortant vainqueur conduit souvent à des réflexes d’impatience, à vouloir tout, tout de suite. Or, dans les sports équestres et dans la discipline du saut d’obstacles en particulier, il faut que votre cheval devienne un partenaire qui porte vos couleurs et adhère à vos ambitions. Cela ne peut se faire qu’avec le temps et une solide volonté constante. Ainsi, il devient impératif de respecter les chevaux et de ne pas leur demander la perfection immédiate.

Avec le jeune cheval, soyez patient et conduisez sa progression selon un plan de carrière sage. Que ce soit dans un but de performance sportive ou de mise en valeur, vous gagnerez toujours à ne pas précipiter les choses pour mieux installer les bases d’un bon dialogue par le dressage. Satisfaire à cette exigence est la condition de la réussite.

Oser prendre le temps, c’est savoir faire grandir les chevaux champions, sans forcer leur destin. C’est aussi satisfaire sa quête de victoire dans le plaisir.

 

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Pour en savoir plus : conditions et règles du saut d’obstacles

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